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Tremblement de terre à Kobe (95) - Entretien
avec Pascal Bourret - Décembre 1999/ janvier 2000 PB
: La réflexion qui a commencé à se construire dans
l'association prend appui et simultanément explore trois mots, trois problèmes
- la fragilité, la créativité, la solidarité. La fragilité
est , il me semble , le point de départ.
A travers le tremblement de terre nos amis japonais nous disent qu'ils ont appris
la fragilité. Non seulement les choses, mais aussi notre vie, notre esprit,
nos émotions, tout cela est fragile. De notre côté, en France,
nous avons souligné que la fragilité est une condition commune,
qui n'est pas seulement liée à un événement comme
le tremblement de terre. La fragilité est toujours et sera toujours là
quelque part. Partons peut-être de cette question, c'est à dire la
façon dont tu approches, dont tu conçois dans ton travail de peintre
cette dimension de fragilité inhérente à la vie. Mais aussi,
plus largement, la façon dont tu conçois les relations entre l'art
en général et la fragilité. AD :
je crois que je n'ai pas attendu le tremblement de terre de Kobe pour me rendre
compte que la vie est quelque chose à la fois de fort, de fragile, et d'éphémère.
Je crois que vivre, c'est vivre dans la fragilité, et la relation entre
la peinture et la vie, c'est l'expression de cette fragilité. Ça
c'est une chose. Mais en ce qui concerne la relation qu'on peut avoir dans l'association
AK, effectivement le tremblement de terre nous rappelle et nous fait réagir
par rapport à des fragilités qui sont à la fois intellectuelles,
physiques et artistiques. Cela passe aussi par une morale sociale. Je pense que
pour être solidaire il faudrait que les créations d'Acte Kobe soient
plus spécifiques et tiennent compte du fait que des milliers de gens à
Kobe restent sans abri, et pour cela accentuer, prolonger et partager les espaces
de réflexion comme cela a été commencé en petits ateliers.
Il nous faut trouver et essayer de dire pourquoi nous sommes dans Acte Kobe, ce
qui nous réunit . Pour moi c'est le désir de vivre et de créer
pour ces gens qui n'en ont plus les moyens, qui ont subi le tremblement de terre
et la loi des hommes qui font les systèmes. C'est ce que je pense, mais
c'est aux associations -AKJ et AKF- de le dire > Lire
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Alain Diot - Entretien avec Pascale Bourret |
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